Je ne comprends pas ...
Les gens rêvent d'avoir des vacances supplémentaires, rêvent de ne pas rentrer à leur travail à temps.
Le problème qu'a causé le volcan d'Islande à l'ensemble du trafic aérien aurait pu une vraie aubaine pour tous ces gens en rade à l'autre bout du monde ... Une vraie réflexion sur notre capacité à consommer, et à ne pas sortir des sentiers battus. Et bien, non, cela a été une catastrophe ... Les gens pleuraient de ne pas pouvoir rentrer chez eux, un ministre a même culpabilisé Sud Rail de ne pas faire d'effort pour une situation qu'il a comparé à ... Haïti ! link Les gens se plaignaient de devoir prendre le train, puis un bus, puis un autre train, mais camarade ... c'est ça, voyager ! On a perdu le sens des distances, le sens de l'effort que suppose faire un voyage.
En attendant, en Islande, des gens ont perdu bien plus que leur temps ou leurs vacances, mais de cela, on n'en parle pas.
Je reprends cet article, on est pendant les vacances de Noël, et le même problème se pose, les intempéries empêchent tout déplacement en Europe. J'en ai fait les frais avec une arrivée à Florence plutôt chaotique. Les gens passent des nuits dans les trains, les aéroports, dans leur voiture sur l'autoroute. Il faudrait peut-être se poser les vraies questions: pourquoi avons-nous besoin de nous déplacer? Pourquoi avons-nous un constant besoin de dépaysement? Notre mode de vie ne nous conviendrait-il pas? Pourquoi habitons-nous loin de nos êtres chers que nous allons pourtant rejoindre pendant ces moments si particuliers?
Pour ma part, bien-sûr, je n'ai pas la réponse. Il y avait une époque où je voyageais beaucoup; et puis, je me suis rendue compte que voyager ainsi était plus une façon de m'étourdir et de me chercher moi-même qu'autre chose. Alors, depuis, je favorise des voyages moins lointains, où le déplacement compte et où l'idée de rester dans le lieu prend le pas sur celui de découvrir, en itinérant, un maximum de choses. Créer des habitudes sur le lieu, parler avec les gens, me reposer. Et surtout partir de moins en moins, pour mieux savourer le repos que me procure mon propre logis, pour mieux me consacrer à ce dont j'ai envie de faire, et que je n'ai jamais le temps de faire . Mais je ne crois pas que je parviendrai à ne plus voyager du tout, j'ai juste envie de voyager autrement; la magie du voyage demeure, et encore une fois, pourquoi?
Quant aux "êtres chers", s'ils sont loin de chez moi, c'est parce que je l'ai choisi, et si Noël n'a aucune signification pour moi, ni aucune autre fête supposée festive, c'est parce que cela me convient ainsi. Si j'habite là où j'habite, c'est parce que je l'ai choisi. Maintenant, il convient de savoir si ce lieu convient encore à mes aspirations, qui ont évolué ces derniers temps.
Mais ça, c'est une autre question ...
Repris le 28 décembre 2010.